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lundi 29 août 2016

Courses hippiques et sachets plastiques à Ouagadougou

Ouagadougou n'est pas une ville propre. Il n'est pas simple de cadrer sans faire apparaître, au premier plan, certains sacs plastiques et à l'arrière plan d'autres sacs plastiques. Le vent lorsqu'il se déchaîne avant les orages les transforme en mini montgolfières noires, qui finissent par retomber à mes pieds et dans ma cour. Ils se fixent durablement dans les arbres épineux des abords de la ville et finissent par étouffer les animaux, plus ou moins sauvages qui tentent de s'en nourrir. Ils constituent surtout une source de pollution que notre descendance aura le plus grand mal à gérer sur plusieurs générations.

Ouagadougou, le 31 juillet 2016
                  CANON EOS 60D ; CANON EF 24/105 mm f/4 L IS USM
                  Distance focale : 105 mm
                  f/4
                  1/3 200 s
                  ISO 400

L'hippodrome de Ouagadougou est un grand espace ouvert à la circulation et aux déchets, au cœur de la ville. Chaque dimanche soir, la jeunesse équestre burkinabè s'y retrouve pour des courses improvisées au milieu d'une foule de curieux, en famille ou en connaisseur. Les compétiteurs s'élancent vers 16h30 pour des tours de piste impressionnants : les motos et les cyclistes, au code de la route buissonnière et les automobilistes traversent parfois la piste, sans se donner la peine de les voir. Les spectateurs déambulent en toute liberté tandis que la poussière vole au passage des galops. Aucun guide touristique ne vantent la beauté de ce spectacle dominicale mais il est à conseiller.
Pour les passionnés d'équitation, le dépaysement sera grand. Imaginez un parking de poids lourds et leurs carcasses rouillées, servant de terrain de course sur la terre latérite, pour quelques cavaliers sans peur ni protection, traversant parfois la foule des spectateurs en panique. Ne résonne alors dans le lieu, que le bruit des sabots et la clameur de la foule.


Ouagadougou, le 31 juillet 2016
                  CANON EOS 60D ; CANON EF 24/105 mm f/4 L IS USM
                  Distance focale : 65 mm
                  f/4
                  1/3 200 s
                  ISO 400

Ouagadougou, le 31 juillet 2016
                  CANON EOS 60D ; CANON EF 24/105 mm f/4 L IS USM
                  Distance focale : 58 mm
                  f/4
                  1/3 200 s
                  ISO 400

Ouagadougou, le 31 juillet 2016
                  CANON EOS 60D ; CANON EF 24/105 mm f/4 L IS USM
                  Distance focale : 58 mm
                  f/4
                  1/2 500 s
                  ISO 500

On regrette la saleté de l'espace urbain, général à Ouagadougou, en dépit des brigades vertes largement dépassées par l'ampleur de la pollution à combattre. Chaque prise de vue nécessiterait un nettoyage qui ôte beaucoup à la spontanéité du travail de photographe. On peut aussi choisir de ne pas masquer ces déchets et de les laisser figurer sur les clichés. Ceux qui les voient et le reprochent sur mes photographies sont les mêmes qui, ayant bu un sachet d'eau, le jette au sol sans réfléchir. Comme si la saleté réelle était finalement moins dérangeante que sa reproduction photographique. A moins qu'à force de la voir quotidiennement devant sa porte, on ne puisse plus la supporter même en photographie. Il est vrai aussi que l'on peut chercher longtemps, dans tout le Burkina Faso, une poubelle publique sans jamais en apercevoir.

Si vous passez par l'hippodrome de Ouagadougou, ne vous arrêtez pas à son aspect peut engageant ni a son mur d'enceinte en ruine. Patientez le départ des courses et laissez vous emporter par le spectacle. Vous trouverez toujours quelqu'un pour vous renseigner sur les cavaliers et les pronostics, bien que plus aucun pari officiel n'y soit organisé. Profitez de la lumière chaude du soleil couchant et de sa relative fraîcheur pour ne pas être pressé.
Souhaitons que le PMU-B, du haut de son chiffre d'affaire, réhabilite prochainement ce lieu qui a autrefois connu l'exaltation des véritables courses hippiques et qui n'est plus que l'ombre de son souvenir. il n'y a probablement rien à gagner à le rénover, si ce n'est un lieu vivant, de rencontre et de spectacle, qui pourrait être agréable aux ouagalais comme aux visiteurs de passage. Vu le succès du PMU-B, même sans y organiser des paris, le simple fait d'y admirer des chevaux en course aurait de quoi réunir beaucoup de monde autour d'une bière et quelques brochettes. De quoi redonner vie au potentiel commerçant de tout un quartier.

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