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jeudi 28 septembre 2017

La fabrique de poussière

Proximité de Ouagadougou, le 8 septembre 2017
                  CANON EOS 60D / CANON EF 24/105 mm f/4 L IS USM
                  Distance focale : 24 mm
                  f/5
                  1/1 250 s
                  ISO 100


Après la pluie vient le beau temps. Et en Afrique le beau temps est invariablement accompagné de poussière. Septembre annonce la fin de la saison des pluies sur le Plateau Central. Les derniers orages sont de plus en plus espacés dans le temps et leurs trombes d'eaux sont vite absorbés par le sol, dont la terre se détache en fines particules que le moindre courant d'air soulève.

Proximité de Ouagadougou, le 8 septembre 2017
                  CANON EOS 60D / CANON EF 24/105 mm f/4 L IS USM
                  Distance focale : 24 mm
                  f/8
                  1/800 s
                  ISO 250

Proximité de Ouagadougou, le 8 septembre 2017
                  CANON EOS 60D / CANON EF 24/105 mm f/4 L IS USM
                  Distance focale : 24 mm
                  f/8
                  1/1 000 s
                  ISO 320


Dans ces conditions, un reportage dans une carrière de granite aux abords de Ouagadougou vous plonge dans un brouillard étouffant et abrasif. Dans un tel environnement, on pourrait croire que la poussière est fabriquée ici tant il y en a à revendre. Le port du masque filtrant est une nécessité dont pourtant se passe un grand nombre d'ouvriers et dont souffre également mon matériel photographique, mes yeux et mes poumons. Les crânes transpirent sous les casques et sur cette transpiration se fixe une couche de crasse jaune et rouge.

Proximité de Ouagadougou, le 8 septembre 2017
                  CANON EOS 60D / CANON EF 24/105 mm f/4 L IS USM
                  Distance focale : 105 mm
                  f/4.5
                  1/3 200 s
                  ISO 100


Le bruit empêche toute conversation tandis que de gros blocs de pierres sont broyés en cailloux calibrés qui composeront le béton des immeubles en construction de toute la capitale burkinabè. Les puissants engins de chantier se déplacent avec facilité dans ce décor beau et pourtant inhospitalier. Les hommes y paraissent si petits qu'on comprend que cet endroit n'est pas fait pour eux. Même la lumière du soleil est lourde quant vers midi, les ombres tombent à la vertical. Ce qui ne dissuade pas une jeune Peul de proposer le lait de son troupeau à la vente, si loin du confort de la civilisation. 

Proximité de Ouagadougou, le 24 aôut 2017
                  CANON EOS 60D / CANON EF 24/105 mm f/4 L IS USM
                  Distance focale : 24 mm
                  f/8
                  1/250 s
                  ISO 100


Pourtant, à quelques centaines de mètres de là, derrière les collines d'où sont extraites la pierre brute, le paysage et l'ambiance changent radicalement. Le relief fait disparaître le bruit des hommes et de leurs machines au travail. Les dernières pluies alimentent encore de petits lacs dont on devine qu'il doit s'y trouver quelques silures dans la végétation qui gravite autour des ilots granitiques. Les falaises se découpent sur fond de ciel bleu, attendant qu'un jour la dynamite ne les réduise en gravier et en poussière, avec la fureur complice de Caterpillar.