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vendredi 29 décembre 2017

La Fondation Dreyer

Dano est une petite ville de province qui demeurerait à peu près dans l'oubli si un homme n'avait décidé d'y établir une Fondation. Gisbert Dreyer est un architecte berlinois, persuadé à juste titre qu'un peuple n'est pas libre tant qu'il n'a pas atteint l'autosuffisance alimentaire. Cette affirmation exprime assez clairement le but et l'action de sa Fondation qui a en une quinzaine d'années, placé Dano au coeur du plus important exemple de développement social et économique du Burkina Faso. Loin de l'agitation médiatique des ONG internationales qui dilapident annuellement des fortunes en un développement qui tarde à s'afficher, la Fondation Dreyer, tout en discrétion, obtient année après année des résultats concrets qui forcent l'admiration.

Gisbert Dreyer, Dano le 24 octobre 2017
                  CANON EOS 60D / CANON EF 24/105 mm f/4 L IS USM
                  Distance focale : 80 mm
                  f/4
                  1/320 s
                  ISO 800

Pourtant au premier regard, on s'interroge. La Fondation Dreyer surplombe la ville, au bord de la falaise d'une de ces grandes collines typiques de la région. Les lieux propres comme au premier jour foisonnent de végétations entre les bâtiments blanc climatisés. Dans la salle de restauration, est exposé un tableau sur bois, vraisemblablement réalisé par un artiste local et montrant les beaux bâtiments de pierre au sommet de la falaise derrière laquelle se couche le soleil alors que tout en bas  ne se trouvent que de modestes cases en banco. Il ressort de cette représentation comme un vestige d'une vision coloniale qui est en réalité bien trompeuse sur l'action de la Fondation Dreyer. La majorité des habitants de la ville sont des cultivateurs et l'apport des actions de Gisbert Dreyer, par le biais de sa Fondation, sur leur quotidien est immense et se mesurera sur plusieurs générations à venir.

Un producteur de riz sur sa parcelle près de Dano, le 24 octobre 2017
                  CANON EOS 60D / CANON EF 24/105 mm f/4 L IS USM
                  Distance focale : 28 mm
                  f/8
                  1/250 s
                  ISO 125



Laurent Sédogo et les époux Dreyer, en visite  dans un bas fond aménagé près de Dano, le 24 octobre 2017
                  CANON EOS 60D / CANON EF 24/105 mm f/4 L IS USM
                  Distance focale : 24 mm
                  f/4
                  1/640 s
                  ISO 320


La première étape a été l'aménagement du Bas fond de Dano, avec une importante retenue d'eau, désormais pleinement opérationnel et qui a profondément changer le quotidien de centaine de paysans. Dans la foulée, une des écoles les plus moderne du pays a vu le jour pour accueillir les enfants de ces producteurs, qui, hausse du niveau de vie aidant, préfèrent les voir apprendre à lire et écrire plutôt que de les obliger à travailler dans les champs dès le plus jeune âge. A moins de trente élève par classe, de nombreuses familles burkinabè envieraient de telles conditions de scolarité. De fait, tous les enfants de la ville sont scolarisés.

L'école maternelle de Dano, le 25 octobre 2017
                  CANON EOS 60D / CANON EF 24/105 mm f/4 L IS USM
                  Distance focale : 24 mm
                  f/4
                  1/80 s
                  ISO 800



Les époux Dreyer en visite dans l'école de Dano, le 25 octobre 2017
                  CANON EOS 60D / CANON EF 24/105 mm f/4 L IS USM
                  Distance focale : 45 mm
                  f/4
                  1/80 s
                  ISO 800


Désormais, pour reprendre l'expression de Gisbert Dreyer, le "nouveau champ de bataille" se trouve plus loin, dans les villages qui bordent Dano. Ainsi, depuis quelques années, de nouveaux bas fonds sont aménagés et les champs de riz se multiplient et prospèrent. Les producteurs bénéficient de l'expérience acquise par le Fondation et de son soutien pour produire un riz qui sera étuvé à l'énergie solaire dans l'usine locale. L'usine, opérationnelle depuis quelques années, est visible à l'entrée de la Fondation, reconnaissable à ses grandes paraboles de miroir qui focalisent la chaleur solaire sur des cibles métalliques où l'eau est portée à ébullition. A l'intérieur du long bâtiment, des femmes de la ville trient et mettent en sac  le riz étuvé prêt à la vente.


Usine d'étuve du riz à l'énergie solaire, Dano le 24 octobre 2017
                  CANON EOS 60D / CANON EF 24/105 mm f/4 L IS USM
                  Distance focale : 55 mm
                  f/4
                  1/60 s
                  ISO 1 000



Triage du riz après étuvage, Dano le 24 octobre 2017
                  CANON EOS 60D / CANON EF 24/105 mm f/4 L IS USM
                  Distance focale : 50 mm
                  f/4
                  1/125 s
                  ISO 1 000


Les époux Dreyer ne manquent pas de rendre visite chaque année à tous les acteurs et bénéficiaires de leur Fondation, qui, après Philippe Arnold, est désormais dirigée par Laurent Sedogo, ancien Ministre de l'agriculture. Ces visites sont l'occasion de faire le bilan des actions en cours et de mettre en place les projets futurs qui assure le rayonnement de Dano sur toute la province.