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mercredi 29 novembre 2017

Le président Macron guidant le peuple burkinabè

Il est venu, il a parlé et son auditoire l'a applaudi.
Il faut dire qu'il a salué le côté marxiste de l'amphithéâtre qui l'accueillait, lui le président des extrêmement riches et des actionnaires.
Nous n'avons pas échappé à l'hypocrisie d'un président de plus, venu dire que la France-Afrique c'est fini, pour de vrai cette fois (tout comme l'avais fait les trois précédents présidents français).
Ce qui est déroutant surtout, c'est de voir autant de burkinabè l'applaudir et se masser le long des routes pour l'apercevoir et le saluer, comme s'il était l'oracle tant attendu.

Le Président Macron guidant le peuple burkinabè, Ouagadougou, le 28 novembre 2017
                  CANON EOS 60D / CANON EF 24/105 mm f/4 L IS USM
                  Distance focale : 82 mm
                  f/10
                  1/640 s
                  ISO 400

Il me semble que cette sculpture de bronze devant les drapeaux des deux pays, à proximité de la Patte d'oie, résument tous les non-dits de ce voyage médiatique et bien pensant.
Nous la rebaptiserons donc : le président Macron guidant le peuple burkinabè

vendredi 17 novembre 2017

Sous un manguier de Boromo

Boromo, ville étape entre Ouagadougou et Bobo Dioulasso est pour beaucoup l'occasion d'un arrêt bière/poulet frit au bord du goudron.
Chaque passage dans cette ville m'impose une halte un peu plus longue. Comment en effet voir Boromo, sans passer par la cour de Bomavé Konaté? Le vieux manguier délivre inlassablement son ombre fraiche, à l'angle arrière de l'hôpital. A son pied, un amoncellement de copeaux de bois de fromager renseigne sur l'utilisation de ce lieu : il s'agit de l'atelier de sculpture en pleine rue où la fratrie Konaté, issue du village de Oury,  exerce son art face au portail vert de la cour familiale. A l'intérieur de l'habitation, s'entasse une centaine de reproduction des masques bwaba et des sculptures d'inspiration plus moderne ainsi qu'un nombre impressionnant de pintades en bois peint qui seront exposées en France dans les mois qui viennent. Le tout dissimulé sous la pénombre d'une végétation abondante.

Dans la cour de Bomavé Konaté, Boromo, le 26 octobre 2017
                  CANON EOS 60D / CANON EF 24/105 mm f/4 L IS USM
                  Distance focale : 24 mm
                  f/4
                  1/60 s
                  ISO 2 000


Bomavé Konaté au travail, Boromo le 26 octobre 2017
                  CANON EOS 60D / CANON EF 24/105 mm f/4 L IS USM
                  Distance focale : 24 mm
                  f/4
                  1/500 s
                  ISO 500


Sous le manguier, la daba traditionnelle demeure l'unique outil de travail des artistes. Un même manche pouvant accueillir alternativement toutes sortes de lames, plates ou courbes, larges ou fines. Contrairement aux sculpteurs de Ouagadougou qui  sont depuis longtemps passés à un stade semi industriel de reproduction de masque en délaissant les outils de leurs pères pour des machines outils "france au revoir".

Sous le manguier de Boromo, l'unique outil électrique est une radio qui diffuse le reggae et les chants traditionnels, bien que le rythme le plus présent soit celui de la daba qui frappe le bois avec précision.
Autour de Bomavé Konaté,  s'activent deux des sculpteurs les plus prometteurs du Burkina Faso par leur précision, leur amour des choses bien faites et leur calme dans le labeur. Izoumi Konaté, petit frère de Bomavé et Noa Konaté, neveu de Bomavé et fils de Tankien qui est bien connu des festivaliers africains dans le sud de la France. Ils ont le geste sûr et le regard affuté. A n'en pas douter, ils seront la génération prochaine des grands artistes du Burkina Faso.

Boromo le 26 octobre 2017
                  CANON EOS 60D / CANON EF 24/105 mm f/4 L IS USM
                  Distance focale : 105 mm
                  f/4
                  1/250 s
                  ISO 500


Noa Konaté, Boromo, le 26 octobre 2017
                  CANON EOS 60D / CANON EF 24/105 mm f/4 L IS USM
                  Distance focale : 60 mm
                  f/4
                  1/125 s
                  ISO 500


Yzoumi Konaté, Boromo, le 26 octobre 2017
                  CANON EOS 60D / CANON EF 24/105 mm f/4 L IS USM
                  Distance focale : 60 mm
                  f/4
                  1/100 s
                  ISO 500


Inlassablement, jour après jour, ils donnent forme au bois mort tandis qu'autour d'eux, les boromolais s'activent. Sur le tapis des rebus de bois, on prend le temps de discuter, on partage le dolo et la viande grillée et on prend des nouvelles des amis de France, de Suisse, de Belgique ou d'Allemagne. Certains d'entres eux, qui ne connaissent Bomavé que par ses voyages annuels en Europe, ferons un jour la traversée pour gouter à ces moments de calme sous le manguier de Boromo. Ils y découvrirons comment sont nées les milliers de pintades sculptées qui garnissent les galeries d'art occidentales.