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dimanche 23 avril 2017

Bourses Jeunes Talents Fondation JL Lagardère

La Fondation Jean Luc Lagardère ouvre un appel à candidature pour des bourses de création concernant de nombreux domaines d'activités. La photographie y est doté d'un montant de 15 000 euros (soit environ 9 840 000 Fcfa).

Il faut avoir moins de 35 ans et une première expérience professionnelle réussie dans le domaine de la photographie pour y participer.
Les dossiers d’inscription sont téléchargeables sur le site de la Fondation Jean-Luc Lagardère et doivent être envoyés au plus tard le samedi 10 juin 2017.

De nombreux autres bourses sont proposées (pour certaine, la limite d'âge est de 30 ans) : Bourse Auteur de documentaire : 25 000 € ; bourse Auteur de film d’animation : 30 000 € ; bourse Créateur numérique : 25 000 € ; bourse Écrivain : 25 000 € ; bourse Journaliste de presse écrite : 10 000 € ; bourse Libraire : 30 000 € ; bourse Musicien, catégorie Jazz et musique classique : 12 500 € ; bourse Musicien, catégorie Musiques actuelles : 12 500 € ; bourse Producteur cinéma : 50 000 € ; bourse Scénariste TV : 20 000 €.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur la page de présentation de la campagne de lancement des bourses.

jeudi 20 avril 2017

Exposition "Carnet de notes"

Affiche de l'exposition

Généralement, les ratés photoshop se limitent aux publications internet des particuliers et plus rarement aux magazines populaires. Il est en revanche plus rare d'être confronté à un photoshopeur du dimanche dans une exposition d'un centre culturel. Pour l'humour involontaire, je vous recommande l'exposition "Carnet de Notes", regroupant six photographes burkinabè au Centre Georges Mélies de Ouagadougou, avec une salve d'applaudissements pour le commissaire d'exposition qui a laissé passer la série de clichés intitulée "Fosse ouverte à Saaba" d'un jeune photographe nommé Ibrahim Regtoumda. Autant le dire tout de suite, pour lui la note sera mauvaise.

Il pensait vraiment que personne ne remarquerait ?

© Ibrahim Regtounda, 2017
L'éclat de rire se trouve sur le mur de gauche de la Kfête, excellent lieu de restauration mais pour la qualité des photographies présentées, on repassera. Que dire de ce cliché dont manifestement plus de 50 % de la surface est une répétition monotone d'un même motif. Déjà que le sujet de départ n'a pas grand intérêt, si en plus il faut se farcir 60 fois la même motte de terre ! On se demande vraiment si cette image mérite une telle exposition. Même l'eau a été rajoutée, ce qui se devine aux bords flous de la berge. Sur le même mur, au moins trois autres clichés ont ainsi été massacrés à la truelle adobe. Nous sommes là face à un travail de débutant qui n'a pas encore atteint le niveau d'amateur.

Détails des zones qui n'ont pas été retouchées
Détail des zones qui ont été massacrées

Heureusement, les autres photographes de l'expositions font preuve d'honnêteté dans leur créations.

Après le fou rire que nous adresse Ibrahim Regtoumda, il est possible d'admirer les clichés de compositions esthétiques de Michel Zangré, intitulé "Nature", dont certaines sont assez remarquables. Son travail se trouve au font de la cour, sous la paillotte. En dépit d'un accrochage qui mériterait plus de soins, on prend plaisir à flâner devant ses photographies qui mettent l'accent sur de petits détails de la brousse burkinabè. Dans la salle de la rotonde, en face de la Kfête, on prendra également plaisir à parcourir un très bon reportage réalisé par Mohamed Ouédraogo sur les travailleurs de la carrière de granit de Pissy. Il s'agit là d'un regard à caractère social et humain que les tirages en grand format mettent particulièrement en valeur.

Tous ses photographes sont débutants, on sent les limites de leur matériels, probablement des optiques et des boitiers d'entrée de gamme qui manquent de piqué et obligent à pousser un peu trop les filtres de netteté pour compenser. Mais hormis le laborieux et médiocre photoshop des trous d'eau, l'exposition permet de mettre la lumière sur quelques uns des jeunes qui seront les photographes professionnels de demain au Burkina. Et certains d'entres eux ont un regard que je leur souhaite de développer dans les années qui viennent.

Exposition à voir jusqu'au 29 avril 2017 au Centre Culturel Georges Méliès de Ouagadougou.

jeudi 13 avril 2017

Un ministre dans la nuit

27 février 2017, le Ministre de la Coopération allemande, Gerd Müller est attendu à Dano pour une visite de la Fondation Dreyer. La population locale est venue nombreuse accueillir l'un des plus grands pourvoyeurs de fonds potentiel pour de développement économique de la petite ville de province, à l'initiative de Gisbert Dreyer. Les producteurs locaux sont tous présents et le dolo coule flot et déborde à l'excès, ce qui ne se fera pas sans quelques accidents de circulation le soir venu.

Gerd Müller et Gisbert Dreyer à Dano le 27 février 2017
                  CANON EOS 60D / CANON EF 24/105 mm f/4 L IS USM
                  Distance focale : 24 mm
                  f/4
                  1/200 s
                  ISO 5 000

Les femmes ont alignées leurs plus grandes marmites à l'ombre du barrage qui fait vivre la communauté, pour alimenter en viandes et en riz (local et étuvé sur place à l'énergie solaire) les buveurs de dolo sans modération. Les festivités de la journée battent leur plein et la nuit approche, tout comme le Ministre de la Coopération allemande. Les photographes locaux viennent me voir un à un, ravi qu'un blanc de la profession soit présent. En réalité, sitôt les salutations passées, ils n'ont qu'une idée en tête : mendier du matériel photo gratuit que je pourrais leur envoyer depuis la France. Alors dès que je leur apprend que suis burkinabè et vit à Ouagadougou, ils s'éloignent de moi avec la déception de celui qui vient de perdre tout espoir de toucher le magot sans effort ni travail.
Il sera finalement 18h32 lorsque le Ministre allemand descendra de son véhicule, en provenance de Bobo-Dioulasso. Autant dire que le soleil sera déjà largement masqué par les collines dénudées environnantes. Et il ne restera que quinze minutes avant l'obscurité totale qui mettra fin à mon activité de photographe dans cette zone sans électricité.

Triage du riz avec le Ministre, Dano, le 28 février 2017
                  CANON EOS 60D / CANON EF 24/105 mm f/4 L IS USM
                  Distance focale : 24 mm
                  f/4
                  1/100 s
                  ISO 800

Visite de l'école maternelle de Dano, le 28 février 2017
                  CANON EOS 60D / CANON EF 24/105 mm f/4 L IS USM
                  Distance focale : 47 mm
                  f/5
                  1/100 s
                  ISO 1 600

Gerd Müller en compagnie des Chefs coutumiers de Dano, le 28 février 2017
                  CANON EOS 60D / CANON EF 24/105 mm f/4 L IS USM
                  Distance focale : 24 mm
                  f/5
                  1/1 600 s
                  ISO 320

Heureusement, le lendemain matin, la visite de l'usine solaire d'étuvage du riz puis de l'école primaire de Dano, deux projets développés par la Fondation Dreyer, permettront à la visite ministérielle de produire de plus belles images. Et je dois reconnaître que Mr Müller s'avère très à l'aise pour se fondre dans la population. Je retrouve en lui la jovialité populaire et sincère que pouvait avoir Jacques Chirac en France il y a quelques années et la même façon d'être à l'aise en toute circonstance.
Qu'une calebasse traine par là, et elle finira sur la tête du Ministre. Il n'hésite pas à prendre place au milieu des salariés pour reproduire leurs gestes, comprendre leur travail et échanger avec eux, ni à prendre provisoirement la place de l'instituteur dans une classe de maternelle, avant de chanter l'hymne national Burkinabè au milieu des bambins. Sans oublier la distribution de ballons de football et maillots des équipes allemandes pour les plus grands. Les policiers chargés de sa sécurité durant son séjour repartiront avec des lampes torches solaires. De quoi braquer la lumière sur lui lors de sa prochaine venue à la nuit tombée dans le bas-fond de Dano.

lundi 3 avril 2017

L'inventeur du selfie

Toute sa vie n'aura été qu'une suite ininterrompue de tentative de laisser une trace dans l'histoire. Pour commencer, il y a le costume de super héros : chemise blanche et costume négligé afin de toujours paraître telle une icône. Promenant son effigie de guerre en guerre, accompagné de son staff de photographe et ses gardes du corps, il restera finalement dans l'histoire de l'humanité comme l'inventeur du selfie. Grace à cela, son nom ne sera pas oublié. Seulement sera t-il moqué.

Et si ses successeurs dans l'art futile de s'admirer en photographie se contentes de diffuser des "moi' innocents dans la salle de bain, "moi" à la plage, "moi" dans ma voiture, dans mon lit ou dans celui d'une rencontre de passage, son inventeur tente inlassablement de donner un erzats de sens à son invention en apparaissant que là où la mort rode (après avoir pris soin, d'une part de s'assurer qu'il n'y a pas de risque de salir son costume et d'autre part que la mort ne concerne que les autres).

Le site internet tempsreel.nouvelobs.com nous donne un aperçu de son invention : BHL à Sarajevo (1992), BHL au Darfour (2007), BHL en Irak (2015), BHL face à DAESH...
Allant jusqu'à encourager les va en guerre pour trouver de nouveaux sujets de selfie, nous lui devons une part de responsabilité dans la chute mortel de Kadhafi qui à mené à l'embrasement du Mali puis au développement des sectes islamiste radicales dans la sous région.

Au moins avons nous cette chance, à Ouagadougou qu'il n'y ai jamais mi les pieds pour y montrer sa tête.