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mercredi 31 juillet 2019

Incompatibilité Sigma/Canon





Nous allons devoir parler d'obsolescence programmée.

L'informatique est devenu un merveilleux terrain de jeux pour les industriels. En insérant de l'électronique partout, nous en sommes arrivés à payer des programmateurs pour qu’ils composent de la ligne de code afin de rendre du matériel inutilisable ou moins efficace. Les utilisateurs d'Iphone ne me contrediront pas.
Sinon, comment comprendre que les possesseurs de boitier Canon et d'optiques Sigma, travaillant en parfaite harmonie avec ces deux marques, se retrouvent soudainement bloqué après l'acquisition de matériel plus récent ?  C'est la mésaventure qui m'est arrivée avec l'achat d'un boitier EOS 5D Mark IV. Il s'est avéré impossible de faire fonctionner un flash annulaire Sigma EM 140 DG sur ce boitier haut de gamme, alors qu'aucun problème ne se pose pour des boitiers Canon plus modeste. Il y a manifestement une volonté chez CANON de rendre son matériel haut de gamme incompatible avec les autres marques. D'ailleurs, les ayant contacté, j'ai eu pour toute réponse (faute d'orthographe incluse) :

" Nous sommes navrés de vous informer que nos appreil sont testés avec des objectifs Canon.
Pour cette raison, nous ne sommes pas en mesure de vous fournir des informations concernant l'utilisation d'un objectif tiers avec votre EOS 5D Mark IV ".

Ce qui ressemble fort à une réponse type, envoyée automatiquement par un robot ; ils n'ont pas même prit le temps de se rendre compte que mon problème vient d'un flash et pas d'un objectif ...

Quelques lignes de code ont été insérées dans la programmation du pilote des boitiers dernier cri dans le but de pousser à la consommation. Le problème, à en croire google, est récurant depuis la version III de l'EOS 5D. Ce type de matériel n'est désormais compatible qu'avec le reste du matériel de la marque. Face aux protestations des consommateurs, un effort a été fait et des mises à jour permettent finalement de continuer à utiliser des optiques Sigma. Mais pour les flash, rien.

Si vous êtes arrivé sur cette page parce que vous rencontré un problème similaire, j'ai une très bonne nouvelle : il est possible de contourner les lignes de codes récalcitrantes à peu de frais et sans grande compétence. Voici le schéma qui m'a mis sur la piste. Il provient d'une page du forum eos-numérique.



Il semble donc que sur les 5 plots du sabot de flash Canon, seuls 3 ou 4 soient nécessaire au bon fonctionnement du matériel. D’où l’idée de neutraliser les plots inutiles.

Il faudra pour cela se munir d'un tout petit morceau d'adhésif et masquer un ou deux plots sur le branchement du flash pour en retrouver pleinement l’usage.
En masquant les plots B et C, vous avez la totalité des fonctions manuelles du flash, mais pas les fonctions automatiques. C'est, personnellement, la configuration que j'ai adoptée.

Masquage des plots B et C

En masquant uniquement le plot C, vous pourrez utiliser le flash en automatique ou en manuel, mais certaines options seront verrouillées (à titre d'exemple, l'utilisation d'un temps de pose plus court que le temps de synchronisation de votre boitier ne sera pas disponible, je n'est pas testé toutes les autres options et laisse à chacun la possibilité de poursuivre les expérimentations).

Masquage du plot C


Il y a de fortes chances pour que cela fonctionne avec d'autres types de matériel que l'EOS 5D IV et le Sigma 140-EM DG. Mais il faut reconnaître que c'est rageant de devoir en arriver à bidouiller du matériel haut de gamme et si cher, juste pour parvenir à faire ce pour quoi il est sensé avoir été conçu. Il est même scandaleux que ni Sigma, ni Canon n'accepte de communiquer sur ce type de problème, qu'ils ne cherchent pas à le corriger et qu'ils se contentent de dire :
" Racheter donc du nouveau matériel très cher et jeter celui avec lequel tout allait bien jusqu'à maintenant". 

jeudi 25 juillet 2019

Ouaga Emoi – rush de prise de vue



six mètres, Ouagadougou, le 9 août 2018
                  CANON EOS 60D / CANON EF 24/105 mm f/4 L IS USM
                  Distance focale : 24 mm
                  f/4
                  1/800 s
                  ISO 500

Après plus de deux mois à arpenter le sol ouagalais, j’ai produit un millier de clichés sur la ville et le quotidien de ses habitants. Il y a toujours une part de frustration à devoir faire une sélection draconienne pour respecter la pagination d’un livre collectif. Ne reste dans l’ouvrage publié qu’une quarantaine de ces clichés. Ca ne remet pas en question la qualité du livre, qui a, de plus, bénéficié d’un excellent savoir-faire de la part de l’imprimeur d'Abidjan mais la plus grande partie du travail fourni  sommeille désormais au tréfonds d'un disque dur sans possibilité de le montrer.

Suffisamment de clichés pour produire un ouvrage supplémentaire. De quoi fournir un petit rab d’images pour les yeux qui ont apprécié Ouaga Emoi. Et, je l'espère, de quoi donner envie à ceux qui n'ont pas encore feuilletés le livre, de se précipité pour le découvrir et l'intégrer à leur bibliothèque.

VADS, Ouagadougou, le 14 août 2018
                  CANON EOS 60D / CANON EF 24/105 mm f/4 L IS USM
                  Distance focale : 55 mm
                  f/9
                  1/1 000 s
                  ISO 200

Le long du goudron, Ouagadougou, le 27 juillet 2018
                  CANON EOS 60D / CANON EF 24/105 mm f/4 L IS USM
                  Distance focale : 67 mm
                  f/5.6
                  1/100 s
                  ISO 640

Hippodrome, Ouagadougou, le 26 août 2018
                  CANON EOS 60D / CANON EF 24/105 mm f/4 L IS USM
                  Distance focale : 32 mm
                  f/4
                  1/600 s
                  ISO 500

Foot de rue, Ouagadougou, le 18 juillet 2018
                  CANON EOS 60D / CANON EF 24/105 mm f/4 L IS USM
                  Distance focale : 47 mm
                  f/6.3
                  1/320 s
                  ISO 400


Dolotière, Ouagadougou, le 5 août 2018
                  CANON EOS 60D / CANON EF 24/105 mm f/4 L IS USM
                  Distance focale : 24 mm
                  f/4
                  1/60 s
                  ISO 640


Salon de coiffure, Ouagadougou, le 24 juillet 2018
                  CANON EOS 60D / CANON EF 24/105 mm f/4 L IS USM
                  Distance focale : 28 mm
                  f/4
                  1/30 s
                  ISO 1 000


Maraîcher dans les quartiers non-lotis,, Ouagadougou, le 9 août 2018
                  CANON EOS 60D / CANON EF 24/105 mm f/4 L IS USM
                  Distance focale : 105 mm
                  f/4
                  1/320 s
                  ISO 500


lundi 15 juillet 2019

Ouaga émoi



Ouaga Emoi est un beau livre qui raconte la ville de Ouagadougou par la photographie et de courts textes d’auteurs burkinabè. A l’origine de ce projet, une éditrice de Dakar, Ghaël Samb Sall, des éditions Vives Voix, qui avait déjà réalisé Dakar Emoi. D’abord contacté en tant que photographe, c’est également en tant que directeur artistique que j'ai participé à l’aventure.


Bronze en l'honneur de la femme, Ouagadougou, le 9 août 2018
                  CANON EOS 60D / CANON EF 24/105 mm f/4 L IS USM
                  Distance focale : 28 mm
                  f/4
                  1/1 000 s
                  ISO 160


Vente de pagnes, Ouagadougou, le 9 août 2018
                  CANON EOS 60D / CANON EF 24/105 mm f/4 L IS USM
                  Distance focale : 24 mm
                  f/4
                  1/640 s
                  ISO 500

Il s’en suivra trois mois de prises de vue photographiques des rues de la ville de Ouagadougou durant la saison des pluies 2018 : les quartiers populaires, les grandes artères, le centre ville, ses commerçants fixes ou ambulants. La circulation, les embouteillages de motos, les taxis en ruine, tout comme le goudron. Mais aussi un détour par les non-lotis, les quartiers plus modeste et moins visibles de la ville. J’établi mon programme au jour le jour, en surveillant le climat de mousson qui complique la tâche. Il faut attendre de beaux ciels, pas trop nuageux et une lumière que ne porte pas toujours la saison des pluies. Au cadrage, il faut jongler avec les étendues de boue peu esthétique et les déchets plastiques charriés par le ruissellement de l’eau de pluie.
Il n’est pas facile pour un photographe de travailler sereinement dans les villes africaines. Il y a beaucoup de méfiance voir de la crainte face à l’objectif. Il faut avant de déclencher l’obturateur prendre le temps de flâner, discuter avec les gens, expliquer qui je suis, d’où je viens et le but de mon travail. Une fois le dialogue établi, je retrouve une grande liberté de mouvement. Généralement, on m’invite à photographier des scènes auxquelles je n’aurais sans doute pas eu accès seul. On prend volontiers la pose devant mon regard de cyclope dès lors qu’il y a un dialogue fraternel. Même si les clichés trop posés ne sont pas mon centre d’intérêt, je les fais volontiers.

Vendeuse de fruits, Ouagadougou, le 1er août 2018
                  CANON EOS 60D / CANON EF 24/105 mm f/4 L IS USM
                  Distance focale : 24 mm
                  f/4,5
                  1/800s
                  ISO 400

Lavage des motos, Ouagadougou, le 24 juillet 2018
                  CANON EOS 60D / CANON EF 24/105 mm f/4 L IS USM
                  Distance focale : 32  mm
                  f/4
                  1/800 s
                  ISO 500

Une seule fois, à proximité de la cathédrale de Ouaga, j’ai du renoncer à une prise de vue, ayant repéré que j’étais suivi. Après une tentative d’agression, je suis parvenu à prendre la fuite. Finalement, mes agresseurs ont porté plainte contre moi, me dénonçant comme un terroriste en repérage. Ce qui m’a valu une demi-journée de garde à vue. J’ai finalement retrouvé la liberté sans suite judiciaire tout comme mes agresseurs qui, à ma connaissance, sévissent toujours impunément.

Sept autres photographes ont participé, de leur côté, à cette aventure : Amadou Cissé, Jean Claude Frisque, Sophie Garcia, Germain Kiemtoré, Sloane Leconte, Harouna Marané et Nomwindé Vivien Sawadogo.
Ayant récupéré leur clichés, il s’en est suivi un long travail de sélection, puis de lecture des textes afin de choisir les clichés les plus adaptés à chaque écriture, avant de passer, enfin, à la mise en page du livre. Au-delà de la qualité esthétique des photographies, de grands noms burkinabè rendent cet ouvrage indispensable à toute personne qui passe par Ouagadougou : Sa Majesté le Moro Naaba, Armand Roland Pierre Béouindé, Pierre Claver Hien, Édouard Ouédraogo, Irène Tassembédo, Albert Ouédraogo, Damien Glez, Émile Lalsaga, SMOCKEY, SMARTY, Clément Zongo, Bernadette Dao Sanou, François Bouda, Nour Dermé, Monique Ilboudo, Christophe Sawadogo et Ghaël Samb Sall.

La Maison du Peuple, Ouagadougou, le 9 août 2018
                  CANON EOS 60D / CANON EF 24/105 mm f/4 L IS USM
                  Distance focale : 32 mm
                  f/4
                  1/500 s
                  ISO 160

Hippodrome de Ouagadougou, le 26 juillet 2018
                  CANON EOS 60D / CANON EF 24/105 mm f/4 L IS USM 
                  Distance focale : 35 mm
                  f/4
                  1/600 s
                  ISO 500

Le livre a été imprimé en février 2019. Il est depuis en vente en plusieurs lieux de Ouagadougou : dans les boutiques de l’hotel Laïco, à la boutique Iniva, à la Villa Yeri Suma et à la librairie Livres et loisirs.