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samedi 8 octobre 2016

Les burkinabè au travail

Ils sont souvent les plus difficiles à aborder, les plus réticents à se laisser convaincre de figurer sur une photographie, ceux qui n'ont rien à y gagner et qui observent le photographe avec envie et jalousie. Les idiots réclament de l'argent, les autres prennent prétexte de leur religion musulmane pour refuser la prise de vue. Et heureusement, il y a les indifférents, ceux aussi qui apprécient cette inattendue marque d'intérêt pour leur personne ou leur activité. Avec eux, il est possible d'engager un dialogue pour comprendre leur activité et apprendre de leur savoir faire.

Vendeur ambulant de noix de coco, Ouagadougou, le 10 février 2016
                  CANON EOS 60D ; CANON EF 24/105 mm f/4 L IS USM
                  Distance focale : 24 mm
                  f/4
                  1/1 000 s
                  ISO 100

Ramassage des déchets, Ouagadougou, le 10 février 2016
                  CANON EOS 60D ; CANON EF 24/105 mm f/4 L IS USM
                  Distance focale : 35 mm
                  f/4
                  1/1 250 s
                  ISO 100

PMUB, Ouagadougou, le 13 aôut 2013
                  CANON EOS 60D
                  Distance focale : 41 mm
                  f/5
                  1/40 s
                  ISO 250

Je parle des petites mains burkinabè, la mains d'œuvre d'un pays émergent (il n'y a pas si longtemps, nous n'aurions pas jugé politiquement incorrect de dire "pays pauvre"). Que ce soit en occident ou en Afrique, j'aime multiplier leurs images, photographier leur maîtrise technique qui constitue finalement leur unique moyen de subsistance. Qu'ils soient boutiquiers, commerçants, tâcherons ou vendeurs à la sauvette, avec leur glacière, leur brouette ou leur étal ambulante, ils côtoient les brigades vertes de Ouagadougou, les vendeur de bois et de charbon, de fruits, les militaires, les artisans et les ouvriers en tous genres. Le long des barrages, ils se font cultivateurs ou pépiniéristes. Je trouve beaucoup d'expressivité, dans leurs mains, leurs regards, la précision de leurs gestuelles. Ils ont aussi ce message d'espoir qui dit que même si nous sommes pauvres, nous ne faisons pas rien. Ce sont eux qui répètent jour après jour "ça va aller". Une expression qui traduit la difficulté quotidienne et l'optimisme des jours meilleurs. Bien souvent, ça finit par aller, mais pour en arriver là, tous savent que la galère sera grande.
Souvent, il faut ruser, saisir leur image discrètement, sans permission pour ne pas aller à l'affrontement. Et si beaucoup ne comprennent pas l'intérêt que je porte à ceux que l'on ne voit pas vraiment, je reste persuadé que ces clichés sont déjà, au moment où je les fait, une archive du présent, avant de devenir des archives du passé. Ils acquiereront leur pleine valeur plus tard, quand les années auront vues disparaître certaines professions ou certaines pratiques (comme la soudure à l'arc sans masque de protection).

Sculpteur sur bois, Ouagadougou, le 14 septembre 2010
                  CANON EOS 300D / CANON LENS EF 50 mm f/1.4
                  Distance focale : 50 mm
                  f/3.5
                  1/50 s
                  ISO 400


Bronzier, Ouagadougou, le 12 décembre 2012
                  CANON EOS 60D
                  Distance focale : 22 mm
                  f/4
                  1/800 s
                  ISO 2 000

N'oublions pas non plus les artisans et les artistes disséminés dans chaque village, et qui, bien souvent, ne sont pas effrayés par le matériel du photographe. Et pour ceux qui n'ont pour seul horizon que Ouagadougou, le Village Artisanal (VAO) offre une étendue de compétences dans tous les domaines de la création burkinabè avec une vue plongeante sur les ateliers de confection. Il est possible de se confronter à l'activité quotidienne de ces travailleurs pour qui l'unité est une réalité et la justice sociale un désir mais le progrès demeure un espoir à atteindre..

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