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mercredi 23 mars 2016

Les masques de Zawara

Procession des masques, Zawara, le 3 mars 2012
                  CANON EOS 60D
                  Distance focale : 18 mm
                  f/7.1
                  1/250 s
                  ISO 200

Les masques africains ornent les musées d'Europe, les copies de masques décorent les intérieurs occidentaux qui se veulent authentiques et pourtant peut de monde connaît véritablement leur sens, leur mode de fonctionnement. La pièce en bois, peinte et sculptée que nous connaissons n'est une petite partie du masque. Il lui manque son costume, réalisé en fibres végétales teintées et qui recouvre la totalité (ou presque) du corps de son porteur. Ainsi paré, le porteur de masque devient danseur, inspiré par les génies de la brousse, il exécute les pas rituels sous un soleil de plomb et crée un rideau de poussière autour de lui. Les musiciens le suivent et le guident au cris des flûtes et sifflets et au martellement des percussions. Les enfants effrayés  se tiennent à l'écart même si les plus téméraires provoquent le masque singe qui n'hésite pas à les fouetter en retour.

Masque singe, Zawara, le 27 février 2010
                  CANON EOS 300D ; CANON LENS EF 50 mm f/1.4
                  Distance focale : 50 mm
                  f/2.5
                  1/80 s
                  ISO 100

Enfant effrayé par le masque singe, Zawara, le 27 février 2010
                  CANON EOS 300D ; CANON LENS EF 50 mm f/1.4
                  Distance focale : 50 mm
                  f/5
                  1/30 s
                  ISO 100

Zawara est un village burkinabè, à 30 km de Boromo. Comme partout ailleurs, la danse des masques rythme la vie du village, au moment des récoltes, pour des rites initiatiques, pour les cérémonies de funérailles et d'une manière générale pour tous les événements qui engagent les relations sociales des villageois. Tous les masques ne sortent pas à chaque fois, certains sont plus sacrés que d'autres ou plus secrets. Certains ont une fonction précise ou sont liés à une famille particulière. Dites vous que si on vous laisse trop facilement photographier un masque, il est probable que ce ne soit qu'une copie où que la cérémonie ait d'avantage un caractère profane que sacré...

Procession des masques, Zawara, le 27 février 2010
                  CANON EOS 300D ; CANON LENS EF 50 mm f/1.4
                  Distance focale : 50 mm
                  f/2.5
                  1/1 600 s
                  ISO 100

Masque singe, Zawara, le 26 février 2010
                   CANON EOS 300D ; CANON LENS EF 50 mm f/1.4
                  Distance focale : 50 mm
                  f/4.5
                  1/500 s
                  ISO 100

Chaque sortie des masques est un moment festif qui participe à la vie sociale du village. Il s'agit en fait d'une cérémonie codifiée et porteuse de sens, dans laquelle tout le village est impliqué. Chaque masque possède ses pas de danse, liés au génie qu'il incarne. Ils ont donc des rôles précis et une hiérarchie s'établit entres eux. Cette dernière détermine l'ordre de sortie et de passage des masques dans les rues du villages  L'ensemble des rituels garantit l'équilibre entre les hommes et la nature et constitue un mode de dialogue avec l'environnement du village. Leur inspiration vient donc de la brousse et aucun des motifs qui recouvre les masques n'est uniquement décoratif ; il s'agit bien d'une forme d'écriture, où il est possible de reconnaître les scarifications corporels mais dont le langage complet reste hermétique à qui n'est pas initié.

Zawara, le 3 mars 2012
                  CANON EOS 60D
                  Distance focale : 31 mm
                  f/6.3
                  1/400 s
                  ISO 200

Zawara, le 3 mars 2012
                  CANON EOS 60D
                  Distance focale : 24 mm
                  f/6.3
                  1/320 s
                  ISO 200

Pour un photographe, l'exercice de prise de vue est éreintant : le soleil vous assomme et la lumière, sur-contrastée, rend les réglages plus difficiles à maîtriser. Les mouvements sont rapides, pour ne pas dire violent  et la poussière ne retombe jamais totalement. On est assez proche d'une prise de vue sportive, pour laquelle le terrain s'étend à tout un village et à la brousse environnante, pour  un nombre de joueur illimité. Le rideau de poussière oblige a rester au plus proche de l'action tout en veillant à ne pas prendre un coup ou se faire renverser par la course effrénée d'un masque. De plus les capteurs photosensibles ne me semblent pas adaptés à la saturation de couleurs des peintures et des teintes utilisées pour confectionner les costumes.


Procession des masques, Zawara, le 3 mars 2012
                  CANON EOS 60D
                  Distance focale : 43 mm
                  f/7.1
                  1/320 s
                  ISO 200

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