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lundi 11 avril 2016

Un peu de hauteur

Les drones de prise de vue sont en train de nous soustraire le plaisir de voler. Le combat est inégale, vingt minutes de prises de vue en avion ou en hélicoptère ne seront jamais plus rentables face à un appareil photographique porté par quatre hélices et télécommandé depuis le sol sous une casquette et derrière une paire de lunettes de soleil.

Une cour de village en saison sèche près de Ouagadougou, 29 mai 2015
                  CANON EOS 60D
                  Distance focale : 41 mm
                  f/11
                  1/500 s
                  ISO 500


Une cour en zone humide, Dano le 7 novembre 2011
                  CANON EOS 60D
                  Distance focale : 35 mm
                  f/11
                  1/250 s
                  ISO 200

Il nous reste peu de temps pour savourer les courants l'air, penché dans le vide, à la porte d'un avion ultra léger après avoir vérifié trois fois que notre ceinture est correctement verrouillée. Retenir les haut-le-coeur quand l'oeil planté dans le viseur on n'oublie d'anticiper les accélérations et décélérations horizontales et verticales, qui se superposent au tangage et aux secousses du vent en altitude.
Nous conservons encore un petit avantage, dès que la prise de vue dépasse trente minutes, il est préférable envoyer l'appareil photographique muni de son propriétaire, ensemble et à la même altitude que le pilote. Les différentes réglementations nationales imposent une altitude maximale pour les engins téléguidés (150 mètres pour la France). Au delà, les vents deviennent plus violents et il n'est pas sûr que la stabilité d'un drone soit suffisante pour photographier dans de bonnes conditions. ce qui nous permet de les regarder de haut quand notre hélicoptère effectue un vol stationnaire sept ou huit cent mètres plus haut.

Érosion des sols dans un quartier non loti, Ouagadougou, le 29 mai 2015
                  CANON EOS 60D
                  Distance focale : 40 mm
                  f/11
                  1/500 s
                  ISO 500

Incendie de brousse, Burkina Faso, le 7 novembre 2011
                  CANON EOS 60D
                  Distance focale : 80 mm
                  f/8
                  1/1 000 s
                  ISO 400

Pour le matériel, une bonne optique et un boitier réflex numérique approchent souvent les deux kilogrammes. C'est le poids de la qualité et deux bras valent mieux que quatre hélices pour les manipuler. En prise de vue vidéo, un modeste grand angle passera sans problème mais dès qu'il s'agit de photographies haute définition, il n'est plus possible de tricher sur le nombre de lentilles pour gagner de la place.
L'autonomie limitée des drones civils ne fera que s'améliorer, la réglementation et les qualités optiques du matériel embarqué suivront le mouvement. Dès lors, nous devrons rester à terre ou dans le meilleur des cas, nous contenter d'un morceau de hublot sur un vol commercial pour profiter d'un paysage aérien. A moins de s'appeler Yann Arthus-Bertrand et d'avoir les moyens financier de son rêve.

Les collines de Dano, le 7 novembre 2011
                  CANON EOS 60D
                  Distance focale : 80 mm
                  f/8
                  1/1 000 s
                  ISO 400

Il arrivera un jour où lui même devra jouer des coudes entres les drones pour poursuivre son travail.


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