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dimanche 15 janvier 2017

Un logo pour pas cher

Il y a de l'ennui et de la tristesse dans le regard de cette jeune pompiste de Ouagadougou. Elle travaille pourtant dans l'une des stations services les plus comiques de la capitale burkinabè. Il suffit d'observer l'enseigne de cette société pour comprendre l'origine du malaise.

Station service, Ouagadougou, le 18 novembre 2016
                  CANON EOS 60D / CANON EF 24/105 mm f/4 L IS USM
                  Distance focale : 28 mm
                  f/6.3
                  1/400 s
                  ISO 250

Ce logo sur la façade ne vous dit rien ? C'est à se demander si son auteur ne serait pas le même que le coupable de la création de l'affiche du FESPACO 2017. J'espère que le DG de cette chaîne de station services n'a pas acheté sa création graphique trop cher... car même gratuite, c'est cher payé que de se contenter de pirater le logo de la poste (devenue Banque Postale) et celui de la chaîne de supermarché Carrefour... pour créer l'identité visuel bancale d'une société de distribution d'hydrocarbure.



J'ai beau retourner la chose dans tous les sens, je ne vois pas comment justifier la réutilisation de la fusée postale, création de Guy Georget en 1960 ; en association avec le magnifique "C" de Carrefour, créé en 1966. Quel lien graphique, quelle justification symbolique ce copié-collé peut-il avoir ? Car si le graphiste auteur de ce méfait est un piètre créatif, il est en revanche un virtuose du téléchargement sur internet et certainement un sacré baratineur pour parvenir à convaincre un chef d'entreprise qu'il s'agit là du meilleur logo que sa société puisse acquérir.

Voila malheureusement en quoi se résume trop souvent la création graphique burkinabè : un copié-collé irréfléchi et ridicule. Le plus navrant, c'est qu'en face d'eux, se trouvent des chefs d'entreprise, probablement désireux d'aller au moins cher, et qui n'éprouvent aucune gêne à acheter et exhiber le pillage graphique de marques connues à l'internationale, pour créer leur propre image de marque. Que deviendra ce logo le jour où Carrefour décidera d'ouvrir une grande surface à Ouagadougou ? Le pillage des photographies sur internet est une faute grave dont se moquent les créateurs graphiques. Mais le pillage des logos déjà existant ajoute de la stupidité à la faute.

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